Cancer de l’anus : ce grand tabou

En France, on estime que chaque année il y a 2 000 nouveaux cas de cancer de l’anus dont 479 chez l’homme et 1 532 chez la femme. Le principal facteur de risque est le HPV (Papillomavirus), responsable de plus de 90% des cancers anaux, dont 88% pour le seul HPV16. Pourtant, des mesures efficaces existent pour réduire les risques de cancer. Quel est le lien entre le papillomavirus (HPV) et le cancer de l’anus ?
Le lien avec le papillomavirus (HPV)
L’HPV est la première cause d’infection sexuellement transmissible (IST) virale dans le monde. Le risque d’une infection par ce virus est de 70 à 80% chez les personnes sexuellement actives. Il est donc lié à la vie sexuelle. Cependant, dans la plupart des cas, l’organisme l’élimine naturellement dans les deux ans suivant l’infection. Dans 10% des cas, l’infection peut persister et entrainer la formation de lésions précancéreuses voire évoluer en cancer.
Il existe plus de 200 types de HPV mais les HPV de type 16 et 18 sont les plus retrouvés dans le cancer de l’anus.
Les symptômes à surveiller
D’après une enquête en médecine générale, 15% des patients atteints avaient des symptômes anaux mais n’avait pas l’intention d’en parler à leur médecin. Un cercle vicieux se met en place : les patients n’en parlent pas, les médecins n’osent pas proposer l’examen clinique et les patients ne vont pas voir le spécialiste. Les patients arrivent souvent en disant qu’ils ont des hémorroïdes mais cette dénomination peut couvrir une symptomatologie anale très variée.
Parmi les symptômes qui doivent alerter, on retrouve :
– Des saignements anaux inexpliqués ;
– Des douleurs ou sensation de pression au niveau de l’anus ;
– Des démangeaisons persistantes ;
– La présence d’une masse ou d’une lésion anormale dans la région anale ;
– Des troubles du transit (constipation, incontinence, fausse envie d’aller à la selle).
Anticiper : la clé contre le cancer anal
La vaccination reste le moyen le plus efficace pour prévenir les infections persistantes et par extension, les cancers associés. Elle est recommandée dès 11 ans, pour tout le monde, dans le but de maximiser son efficacité.
Pour le dépistage, le frottis anal permet de détecter des lésions précancéreuses et il est recommandé chez certaines populations plus exposées comme les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, multipartenaires.
D’autre part, l’utilisation de préservatif et/ou de digue dentaire, permet de réduire (en partie) la risque de transmission du HPV.
Bien que son accessibilité reste limitée, l’anuscopie haute résolution reste l’examen de référence. Moins de 40% des lésions haut grade sont visibles à l’œil nu mais attention, toutes les lésions à haut risque n’évoluent pas vers un cancer !
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