Les cancers gynécologiques
La campagne « Septembre Turquoise » est l’occasion de sensibiliser et d’informer la population sur les cancers gynécologiques au même titre que « octobre rose » existe pour le cancer du sein. Chaque année en France, environ 15 000 nouveaux cas de cancers gynécologiques sont diagnostiqués. Assez peu connus mais fréquents, ils méritent qu’on en parle. D’abord pour rappeler les moyens de prévention, mais aussi pour mieux comprendre leurs impacts sur la vie quotidienne et la santé sexuelle.
Quels sont les cancers concernés ?
Les cancers gynécologiques regroupent : le cancer de l’ovaire, du col de l’utérus, de l’endomètre, du vagin et de la vulve. L’endomètre est le plus fréquent de cette catégorie avec 8 224 nouveaux cas et 2 415 décès par an tandis que le cancer de la vulve est le moins fréquent avec 162 nouveaux cas par an et 152 décès à 5 ans.
Quels sont les symptômes ?
Ces cancers peuvent évoluer pendant plusieurs années sans provoquer de symptômes. Mais certains signes doivent motiver une consultation avec un professionnel de santé :
– Saignements vaginaux anormaux ;
– Douleurs pendant les rapports sexuels ;
– Pertes vaginales inhabituelles ;
– Douleurs abdominales ou lombaires ;
– Troubles urinaires ou intestinaux ;
– Fatigue importante ;
– Détection d’une masse.
Des outils efficaces pour se dépister
Certains facteurs peuvent influencer l’apparition de ce type de cancer tel que l’infection aux HPV notamment en ce qui concerne le cancer du col de l’utérus, mais également l’âge, les antécédents familiaux et prédispositions génétiques ou encore le tabagisme.
Pour réduire le risque, le dépistage précoce et la vaccination contre le HPV sont essentiels. L’objectif : repérer les lésions précancéreuses le plus tôt possible et les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer. Le dépistage va consister à réaliser un frottis au niveau du col de l’utérus et/ou un test HPV.
> A partir de 25 ans et jusqu’à 29 ans, le test se fait par frottis. Le premier est réalisé à 25 ans et le suivant l’année d’après, si les résultats sont normaux alors un frottis est recommandé tous les trois ans ;
> A partir de 30 ans et jusqu’à 65 ans, il est recommandé de réaliser un test HPV 3 ans après un examen normal puis un test tous les 5 ans, jusqu’à 65 ans tant que le résultat du test est négatif.
Cancer et Sexualité ?
Les difficultés sexuelles sont très fréquentes chez les personnes atteintes de cancers gynécologiques. Pourtant, la sexualité est souvent reléguée au second plan comme si c’était le « prix à payer » et qu’il fallait penser à la guérison « avant tout ». D’un autre côté, les soignants ne se sentent pas forcément à l’aise avec la question soit par préjugés ou fausses croyances soit par manque de ressources, de connaissance ou de temps ! On se retrouve donc avec un sujet essentiel pour beaucoup qui n’est pas abordé voire tabou.
Différents impacts peuvent se manifester : psychosexuel et relationnel, plan physique (fatigue, douleurs…), plan psy (anxiété, dépression…).
Ces impacts peuvent être liés au cancer lui-même mais aussi aux traitements administrés (radiothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie etc.). Toutes les phases de la réponse sexuelle peuvent être affectées : désir moins fréquent ou moins intense, excitation plus difficile à obtenir, sensations diminuées. Certaines personnes ressentent aussi des douleurs lors des caresses ou de la pénétration, ainsi qu’une baisse du plaisir voire une difficulté à atteindre l’orgasme. Les personnes se retrouvent donc avec une triple problématique, celle d’une zone intime touchée directement et indirectement par le cancer, multi-exposée au cours des nombreux examens médicaux et des traitements lourds et impressionnants.
Mais il faut garder en tête que la sexualité reste tout à fait possible et nécessite d’être réinventée en mettant en place quelques ajustements comme par exemple : l’utilisation d’hydratants avec ou sans hormones, des exercices de rééducation périnéale dans le cas de contracture périnéale, de la communication entre partenaires, des nouvelles pratiques …
Qui peut vous aider ?
Plusieurs solutions peuvent être mises en place pour améliorer la situation. La sexualité peut être abordée dès le diagnostic, puis régulièrement au cours de la prise en charge. Cela permet d’ouvrir une porte, tout en respectant le rythme de chacun.
Si vous avez des questions, les écoutants de Sexualités Info Santé sont à votre écoute par téléphone, par livechat ou par mail. Vous pouvez également en parler avec un ou une sexologue et éventuellement démarrer un suivi en parallèle de votre prise en charge.
Septembre Turquoise est l’occasion de rappeler que prendre soin de sa santé sexuelle, même face au cancer, est essentiel. En parler, c’est déjà avancer.
Sources : SEPTEMBRE TURQUOISE – Cancers gynécologiques | Fondation ARC pour la recherche sur le cancer