VIH/Sida : les questions que vous n’osez pas poser

Une personne séropositive est-elle condamnée à utiliser le préservatif toute sa vie ?
Non. Une personne séropositive au VIH peut prendre un traitement, la trithérapie. S’il est bien pris, ce traitement contrôle le virus, qui devient indétectable dans le sang. Cette personne a une charge virale indétectable, ce qui veut dire qu’elle ne peut plus transmettre le VIH. Si elle et son/sa partenaire le souhaitent, le préservatif n’est plus nécessaire…à condition d’avoir fait un dépistage des autres IST !
J’ai super peur du VIH et ça me pourrit ma sexualité, que faire ?
Par son histoire, son mode de transmission principal et sa gravité, le VIH suscite généralement beaucoup de peur. Parfois, cette peur devient envahissante : une sexualité protégée par le préservatif ne rassure plus, et le vécu de la sexualité s’organise autour de la peur et des moyens de l’éviter. Au fil du temps, il peut devenir de plus en plus compliqué de vivre sa sexualité.
Les angoisses ne sont pas rares dans la vie sexuelle, et trouvent souvent des explications dans l’histoire, l’expérience d’une personne ou son rapport au corps et à l’autre. Si ces angoisses deviennent trop importantes, vous pouvez en parler à un-e écoutant-e de Sexualité Info Santé, qui vous aidera à trouver des solutions et des lieux où vous adresser.
Si la personne qui me suce a les gencives/la bouche qui saignent, est-ce qu’elle peut me transmettre le VIH ?
Le baiser c’est risqué ? Et avec du sang dans la bouche ?
Est-ce qu’on peut attraper le VIH dans des rapports entre femmes ?
On parle peu du VIH chez les lesbiennes et/ou dans les rapports entre femmes, car il y a eu peu de cas déclarés de transmission dans ce contexte. Cela n’empêche pas de faire attention à certaines choses si vous ne connaissez pas bien votre partenaire ou que votre partenaire est séropositive avec une charge virale détectable : ne faites pas de cunnilingus pendant les règles de votre partenaire, n’échangez pas les sex-toys au cours d’un rapport sexuel ou protégez-les avec un préservatif différent pour chaque partenaire.
Faire une fellation c’est risqué s’il n’y a pas d’éjaculation ?
Le préservatif a craqué mais ça n’a pas duré longtemps avant que je me retire / je l’ai senti immédiatement, est-ce que j’ai pu attraper le VIH ?
C’est une question que l’on nous pose souvent et c’est très difficile d’y répondre, car cela dépend de beaucoup de facteurs. Un bref contact non protégé lié à une rupture de capote est forcément plus risqué qu’un rapport protégé complet. Quantifier et évaluer ce risque n’est pas évident. En fait, si vous avez un doute, une seule chose à faire : un test à six semaines pour être tranquille !
J’ai eu un rapport protégé, mais j’ai trouvé du sang sur le préservatif après, est-ce que j’ai pris un risque ?
J’ai attrapé des chlamydiae/une blennorragie, est-ce que ça veut dire que j’ai le VIH/sida ?
J’ai un bouton sur le sexe, est-ce que c’est le VIH ?
Mes tests sont négatifs mais j’ai tous les symptômes du VIH, que faire ?
Si vous avez pris un risque et fait une sérologie VIH par prise de sang 6 semaines après un risque qui se révèle négative, et que vous n’avez pas pris d’autre risque entre temps, c’est que vous n’êtes pas séropositif-ve au VIH. La question à se poser donc, c’est : pourquoi associer ces symptômes avec le VIH malgré un ou des tests négatifs ?
En effet, en début d’infection –et même en plein milieu –il est impossible de diagnostiquer le VIH sur la base de symptômes, car ceux-ci sont trop vagues et peu spécifiques. Un ensemble de symptômes peut être lié au VIH…mais aussi (et surtout) à complètement autre chose. Un diagnostic du VIH se fait donc sur la base d’un dépistage positif !
La première chose à faire est donc de consulter votre médecin et de lui en parler : il n’y a pas que le VIH dans la vie, beaucoup d’autres problèmes de santé peuvent survenir.
La deuxième chose est d’essayer de comprendre ce qui fait que le VIH soit devenu un focus, une certitude, plutôt qu’un simple dépistage : avez-vous très mal vécu cette prise de risque ? Etait-ce une situation inhabituelle, quelque-chose qui a généré beaucoup d’inquiétude, voire de culpabilité ? Avez-vous passé beaucoup de temps sur internet à essayer de repérer des symptômes sur votre corps ? Toutes ces choses vont avoir besoin d’être travaillées afin de parvenir à apaiser l’angoisse que la situation a généré pour vous.