Cancer du col de l’utérus : Qu’est-ce que c’est ?
« On vient de me diagnostiquer un cancer du col de l’utérus, je me sens anéantie et complètement perdue… comment cela va se passer ? »
Après le cancer du sein, le cancer du col de l’utérus est l’un des cancers les plus fréquents chez les femmes cisgenre. Cette maladie qui se développe sur la muqueuse du col de l’utérus est causée dans plus de 90 % des cas par le papillomavirus humain. Plus le diagnostic est précoce, plus on a de chance d’arriver à la guérison complète.
Chaque année on attribue environ 6 400 nouveaux cas de cancers aux infections à papillomavirus, qui sont des virus sexuellement transmissibles. Bien qu’il existe près de 200 types de HPV (human papillomavirus), seule une douzaine d’entre eux sont considérés comme étant susceptibles de déclencher des cancers, dont le cancer du col de l’utérus.
Il s’agit d’une tumeur maligne développée à partir de la muqueuse du col utérin et causée dans une grande majorité des cas par la présence prolongée du HPV. Le col de l’utérus est la partie étroite et inférieure de l’utérus reliant le corps de l’utérus au vagin.
Presque tous les cancers du col de l’utérus sont des carcinomes, c’est-à-dire des cancers qui naissent au niveau de la couche superficielle (ou épithélium) de la muqueuse tapissant le col. Près de 3 000 cas de cancers du col utérin sont détectés annuellement en France et plus de 1 100 personnes meurent de ce type de cancer, les trois quarts des diagnostics étant faits sur des personnes de moins de 65 ans.
Avant la ménopause, des saignements survenant en dehors de la période des règles peuvent faire partie des symptômes précoces les plus fréquents d’un cancer du col de l’utérus, tout comme une augmentation inhabituelle des pertes vaginales. Ces signaux ne sont pas toujours le signe de la présence d’un cancer, mais ils requièrent l’avis d’un médecin.
Un responsable : le papillomavirus
Les papillomavirus appartiennent à une famille comprenant de nombreux types de virus. Cependant il existe 12 génotypes dits à haut risque de causer des cancers du col de l’utérus. Les virus les plus susceptibles de provoquer des cancers sont les HPV de type 16 et 18, présents dans plus de 70 % des cas de cancer du col de l’utérus.
La transmission du virus se fait par contact avec la peau et les muqueuses, majoritairement lors de rapports sexuels, avec ou sans pénétration. Le préservatif permet donc de limiter le contact avec le virus, mais ne peut pas assurer une protection complète.
La prévention par la vaccination
Aujourd’hui, le vaccin Gardasil 9 protège contre 9 types de papillomavirus, responsables, entre autres, de cancers du col de l’utérus, du vagin, de la vulve, de l’anus et du pénis, mais aussi de la gorge.
En 2018, le gouvernement australien annonçait une couverture vaccinale de 80 % chez les femmes et 75 % des hommes de 15 ans. Une étude épidémiologique publiée dans The Lancet Public Health cette même année révélait que le taux annuel de cancer du col de l’utérus en Australie était de 7 cas pour 100 000 personnes, soit moitié moins que la moyenne mondiale. La vaccination a ainsi permis de réduire drastiquement le nombre de cancers.
Malgré cette efficacité avérée, la France fait figure de mauvaise élève européenne, avec le plus faible taux de vaccination contre le HPV : de 30 à 40 % de vaccination chez les filles de 11 à 14 ans, alors que ce taux atteint 80 % en Espagne, ou au Royaume-Uni. Chez les femmes vaccinées avant l’âge de 17 ans, la protection contre le cancer du col de l’utérus est estimée à 88 %.
La vaccination contre le HPV est recommandée pour les filles et les garçons âgés de 11 à 14 ans. Par ailleurs, dans le cadre du rattrapage vaccinal, la vaccination est conseillée pour les jeunes femmes et les jeunes hommes entre 15 et 19 ans révolus selon un schéma à 3 doses.
Se faire suivre pour un dépistage précoce
Un suivi gynécologique régulier est recommandé afin de surveiller l’apparition de potentielles lésions. Une consultation avec son médecin ou sage-femme peut être l’occasion d’effectuer un dépistage par test HPV et/ou par un frottis cervico-utérin (FCU).
Le test HPV peut être réalisé par un ou une gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme ou dans un laboratoire d’analyses médicales. Il s’agit d’un simple prélèvement vaginal à l’aide d’un écouvillon. Le frottis est très rapide et indolore et permet d’observer au microscope les cellules recueillies pour déterminer si elles présentent ou non des anomalies qui font suspecter une lésion.
Le cancer du col de l’utérus peut être dépisté précocement grâce à un examen clinique gynécologique. Le dépistage permet surtout de repérer d’éventuelles lésions précancéreuses afin de les traiter avant qu’elles n’évoluent vers un cancer du col de l’utérus.