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La sexualité à l’épreuve de la maladie chronique

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sexualités et maladies

Qu’est-ce qu’une maladie chronique ? Ces pathologies persistantes et plus ou moins invalidantes peuvent être non-transmissibles (insuffisance rénale chronique, asthme, diabète…), infectieuses (VIH, Hépatite B…), orphelines (myopathies, mucoviscidose…), ou psychiques (schizophrénie, dépression…). Chaque maladie impacte différemment la vie. Certaines vont nécessiter la prise d’un traitement quotidien, d’autres des hospitalisations régulières.

Le saviez-vous ? 15 millions de français-e-s seraient concerné-e-s par une maladie chronique, soit près de 20% de la population. Ce chiffre est évocateur à la fois des progrès du diagnostic médical, mais également de l’augmentation de certaines pathologies liées aux conditions de vie. Et pourtant, on en parle très peu…

Le rapport au corps et à la maladie

Le diagnostic d’une maladie chronique, quelle qu’elle soit, représente un bouleversement psychique. Faire face à l’annonce et à toutes les inquiétudes qu’elle véhicule, réorganiser sa vie en incluant ce nouveau paramètre peut être très angoissant.

Un diagnostic est souvent accompagné d’une prise de conscience ; celle de sa propre vulnérabilité. Chaque humain est vulnérable, mais celui ou celle qui expérimente cette vulnérabilité au quotidien ne peut se permettre d’ignorer sa fragilité.

Le rapport au corps change avec la maladie – les symptômes, les soins, et parfois l’angoisse, viennent s’immiscer dans la vie quotidienne.

Le corps lui-même peut subir des altérations : les effets secondaires de certains traitements, une perte ou une prise de poids, une maladie évolutive qui transforme le corps petit à petit.

Quid du désir et de la sexualité ?

Une chose est certaine, l’annonce d’une maladie est un bouleversement intime. Des questions relatives à la sexualité peuvent se poser. Pourrai-je encore rencontrer des partenaires ? Dois-je parler d’emblée de ma maladie ? Le traitement va-t-il avoir une influence sur ma libido ? Comment contourner mes symptômes pour continuer d’avoir une sexualité sereine ? Comment remplacer certaines positions qui sont désormais impossibles ? A ces questions, il n’y a pas de réponse unique ; chaque pathologie est différente, et chaque personne se construit différemment dans sa vie sexuelle. Et finalement, l’idée principale est de ne laisser personne, ni votre/vos partenaire-s, ni vous-même, vous mettre la pression.

Certaines personnes ne vont plus avoir envie de sexe du tout ; il faut réorganiser sa vie quotidienne, professionnelle, et surmonter le choc du diagnostic. Pour d’autres, au contraire, la vie sexuelle va prendre une importance plus grande. Elle va servir à se réapproprier son corps et se reconstruire en tant que personne désirée et désirante.

Couple et maladie

Le diagnostic d’une maladie chronique est vécu de manière profondément différente par chaque individu-e ; selon la gravité de la pathologie, son pronostic et la lourdeur des soins, cette annonce peut être plus ou moins bien vécue. Il faut gérer tout à la fois sa propre angoisse et celle des proches qui tentent parfois maladroitement d’apporter leur soutien, et dont l’inquiétude peut parfois être envahissante. Au sein d’un couple, un diagnostic peut créer des tensions ou des distances, ou au contraire renforcer le lien de soutien entre les partenaires.

Mon compagnon a découvert sa séropositivité il y a deux ans, lorsque nous avons fait des dépistages ensemble. Il a été pris en charge rapidement, il est à présent sous traitement avec une charge virale indétectable, mais je reste super inquiet. Dès qu’il a un rhume je me mets à angoisser. Je sens bien que ça l’agace, mais c’est plus fort que moi.
Samir

45 ans, Lyon

Où en parler ?

Les écoutant-e-s de Sexualité Info Santé peuvent vous écouter et vous conseiller dans vos questionnements autour de la sexualité et de la maladie chronique. N’hésitez pas à nous écrire par livechat ou par e-mail.

Des groupes de parole peuvent exister (rapprochez-vous de votre service hospitalier pour leur demander s’ils connaissent et/ou soutiennent des initiatives de ce type)

Des associations de patients,

Des groupes d’entraide sur le Web, via des forums ou des réseaux sociaux, existent pour énormément de pathologies, n’hésitez pas à les rechercher,

Des professionnels : psychologues, sexologues.