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L’endométriose : quand les règles font mal

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endométriose quand les règles font mal

L’endométriose, c’est quoi ?

L’endométriose est une maladie chronique qui touche environ 10% des femmes. L’endométriose correspond à la présence de fragments de muqueuse utérine (endomètre) en dehors de l’utérus. C’est une maladie chronique dite « œstrogèno-dépendante », car ces fragments d’endomètre présentent les mêmes caractéristiques que la muqueuse de l’utérus, et sont donc sensibles à la variation hormonale, particulièrement celle des œstrogènes.

Où se situent les lésions de l’endométriose ?

Le plus fréquemment, les lésions d’endométriose se trouvent dans la région pelvienne, notamment au niveau des ovaires, des ligaments utérins, du rectum, de la vessie ou du col de l’utérus.

Cependant, il peut arriver que ces lésions soient situées en dehors de la zone pelvienne : le côlon, l’intestin grêle, voire exceptionnellement sur la rate ou les poumons.

Depuis que j’ai mes règles, c’est l’enfer à chaque fois. J’ai trop mal, je ne peux pas aller en cours. Mon médecin ne veut pas me faire de certificat. Il dit que j’exagère. A part une bouillotte super chaude sur le ventre, rien ne me calme, et encore ça marche moyen.

Lola

20 ans, Grenoble

Le saviez-vous ? Si les premières descriptions de l’endométriose datent du 17ème siècle, elle n’a été identifiée qu’à la fin du 19ème siècle par Karel Rokitansky. Le mot endométriose vient d’endomètre, soit la muqueuse interne de l’utérus qui s’épaissit tout au long du cycle menstruel et s’évacue sous forme de règles lorsqu’il n’y a pas de grossesse.
La douleur pendant les règles est nommée dysménorrhée. Elle n’a rien de normal surtout quand elle atteint une intensité certaine comme c’est trop souvent le cas dans l’endométriose.

Quels sont les symptômes ?

L’endométriose a plusieurs profils. Dans certains cas, elle est asymptomatique et sans impact sur la fertilité. Dans d’autres cas, elle est indolore mais va ralentir la fertilité.
Lorsqu’elle est symptomatique, elle provoque des douleurs récurrentes, parfois permanentes, mais qui évoluent plus souvent au rythme du cycle menstruel. Ces douleurs sont souvent lancinantes, difficiles à calmer et peuvent être très handicapantes. Ces douleurs peuvent être pelviennes, vaginales, ou se manifester au niveau d’autres zones touchées (par exemple, des douleurs intestinales en cas de lésions sur l’intestin grêle ou le colon). Les symptômes ont tendance à se manifester autour de la période des règles.

Comment se diagnostique l’endométriose ?

Aujourd’hui, l’endométriose est souvent diagnostiquée tardivement, après 8 à 10 ans d’évolution. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce sous-diagnostic : la grande proportion des endométrioses asymptomatiques, l’absence de diagnostic de routine, et la banalisation des douleurs menstruelles à la fois par la femme qui en souffre mais aussi par une partie du corps médical ce qui n’aide pas les malades à faire la différence entre un niveau de douleur « normal » et « anormal », entre ce qui est pathologique et ce qui ne l’est pas.

Le diagnostic est donc réservé aux personnes présentant des symptômes (douleurs, infertilité). Il peut être fait grâce à des examens cliniques mais surtout à des imageries médicales (échographie, IRM…) qui permettent de déceler les lésions, leur étendue et leur profondeur.

Quel traitement ?

L’endométriose se traite généralement par la prise d’un traitement contraceptif hormonal : la prise en continu d’une pilule oestro-progestative ou la pose d’un stérilet hormonal.
Des interventions chirurgicales peuvent parfois être réalisées afin d’éliminer tout ou partie des lésions. Ces interventions ne sont néanmoins proposées que lorsque l’endométriose est douloureuse, selon les organes atteints et que le traitement médical ne suffit pas.

Peut-on guérir de l’endométriose ?

Maladie chronique, l’endométriose ne guérit pas naturellement. Le traitement permet d’atténuer les symptômes et de faire régresser les lésions. En cas d’arrêt du traitement, l’endométriose revient.
Sans traitement, les lésions se développent au fil de chaque cycle menstruel jusqu’à la ménopause. A la ménopause, l’endométriose diminue, puis disparaît généralement.

L’endométriose a-t-elle un impact sur la vie sexuelle ?

Selon ses manifestations, l’endométriose peut avoir un impact physique sur la vie sexuelle. En effet, des lésions pelviennes et/ou vaginales peuvent causer des dyspareunies, c’est-à-dire des douleurs lors de la pénétration. Ces douleurs diminuent progressivement si un traitement efficace est mis en place.