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Se re-construire après des violences sexuelles

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Les agressions sexuelles ne sont pas forcément doublées de violences physiques. Parfois la contrainte psychologique suffit à l’agresseur pour imposer sa volonté. Mais quelles que soient les circonstances, lorsque l’on subit un abus ou une agression sexuelle, on n’est jamais responsable de la violence physique ou psychologique de l’agresseur. Un point c’est tout. Accuser la personne qui en est victime d’avoir une part de responsabilité en fonction de la manière dont elle était habillée, maquillée, de ce qu’elle avait bu ou toute autre chose participe à la culture du viol, qui blâme les victimes plutôt que les auteurs. Mais bien souvent la victime éprouve tout de même de la honte ou de la culpabilité.

L’impact des violences

Contrairement à des idées reçues, le viol ou les agressions sexuelles sont rarement le fait d’inconnus. Lorsqu’il s’agit d’abus sexuels vécus à répétition pendant l’enfance, par exemple, la victime a été dépossédée de son corps et de son consentement par l’agresseur. Elle peut se retrouver dissociée de ses sensations corporelles, ou prisonnière de l’idée qu’elle est un objet destiné au plaisir d’autres personnes.

De même, une personne victime d’un viol peut aussi être aux prises avec des traces des violences subies incrustées dans son cerveau et son corps. Ces flashbacks sensoriels peuvent être déclenchés par n’importe quelle sensation que la personne a éprouvé lors de l’agression. Elle ne s’en souvient pas forcément mais cela reste gravé dans son corps.

Se (re)construire : un cheminement

Alors comment ne pas rester prisonnier-e de ces sentiments et avoir à nouveau des relations, notamment sexuelles, satisfaisantes ? Comment soulager le plus possible la souffrance ? Porter plainte ? Aller parler à un-e psy ? Cela peut aider certaines personnes, mais ce n’est pas à la portée de tout le monde. Parfois la personne n’a même pas un souvenir conscient des événements, ou bien ses souvenirs sont brouillés. Elle ne peut donc pas toujours les relater clairement. Et puis en parler c’est un peu les revivre, ce qu’on préfère parfois éviter.

Après une agression, en particulier sexuelle, le corps peut se révolter à l’idée du moindre contact physique. Quand vous vous en sentirez capable, vous pourrez d’abord retrouver un lien avec votre propre corps. Si pour certain-e-s cela peut passer dans un premier temps par des pratiques sexuelles solitaires, pour d’autres des activités physiques, yoga, relaxation, sophrologie ou sport permettront de renouer avec des sensations agréables.

J’ai été agressé en boîte il y a quelques temps. J’ai beau savoir que ce n’est pas ma faute, j’ai beau l’avoir lu et entendu, je ne peux pas m’empêcher de me sentir coupable, de me dire que je n’aurais pas dû boire autant d’alcool, que je n’aurais pas dû faire confiance à un inconnu.
Erwan

31 ans, Bayonne

J’ai subi un viol de la part de quelqu’un que je pensais être mon ami l’année dernière. Depuis, je n’arrive plus à avoir de plaisir sexuel avec un ou une partenaire. Ça ne fonctionne plus, j’ai l’impression d’être devenue frigide.
Lise

22 ans, Montpellier

Où en parler ?

Les écoutant-e-s de Sexualité Info Santé peuvent vous écouter et vous conseiller dans vos questionnements autour des violences sexuelles. N’hésitez pas à nous écrire par livechat ou par e-mail.

Les groupes d’entraide entre personnes ayant connu les mêmes situations peuvent être d’un grand secours pour sortir du silence en permettant se rendre compte qu’on n’est pas seul-e et surtout pas responsable de ces violences. 

Parler c’est encore difficile pour vous ? Que vous soyez un homme ou une femme, vous pouvez déjà sortir de l’isolement dans lequel vous vous trouvez peut-être à travers ce que d’autres victimes en disent :

Les Résilientes

Je suis indestructible 

Vous pouvez aussi trouver de l’aide auprès d’associations féministes et des Centres de Planning Familial.

Enfin, parler avec un-e professionnel-le, psy en général, peut permettre d’arriver à mettre des mots pour parvenir enfin à penser à ce qui est arrivé sans rester prisonnier-ère de sa culpabilité ou de sa honte.