Andropause : peut-on parler de ménopause au masculin ?
Le principal motif de consultation de l’andropause est lié à des troubles érectiles. Ce trouble touche les hommes à partir de 60 ans et est de plus en plus fréquent avec l’âge. Malgré cela, l’andropause reste peu connue et n’est pas systématiquement diagnostiquée. Si elle peut faire penser à la ménopause, l’andropause est pourtant quelque chose de bien différent.
J’ai 60 ans et mes érections ne sont plus aussi bonnes. Est-ce que c’est ça l’andropause ?
Pas forcément. L’andropause correspond à ce qu’on appelle un état de « carence en androgènes symptomatique » ou plus simplement une baisse en testostérone. Elle peut toucher les hommes à partir de 60 ans et elle est plus fréquente après 80 ans.
L’andropause c’est équivalant à la ménopause mais pour les hommes ?
Oui et non. Les professionnels de santé ne sont pas tous d’accord sur ce terme. En effet l’andropause est une étape de vie inconstante et considérée comme une pathologie alors que la ménopause constitue une étape de vie normale et physiologique.
Plutôt que d’employer le terme « andropause » les médecins préfèrent parler de « déficit en androgènes lié à l’âge (DALA) ». On retrouve dans le DALA une baisse des capacités de production de la testostérone, éventuellement aggravée par une baisse du nombre de récepteurs à la testostérone.
Quels sont les symptômes qui peuvent m’alerter ?
Le DALA peut avoir des conséquences sur :
- La sexualité: vous pouvez avoir, de manière transitoire ou persistante, besoin de plus de temps pour avoir une érection ou ressentir de l’excitation, et aussi de plus de temps pour repartir à nouveau. On peut aussi avoir moins d’érections nocturnes et matinales et une baisse du désir sexuel ;
- Le métabolisme: l’andropause peut entraîner une baisse de la masse musculaire, une augmentation de la graisse abdominale, une baisse de la densité osseuse, etc. ;
- Le fonctionnement du cerveau : vous pouvez rencontrer des troubles de l’attention, du sommeil et de la mémoire mais aussi de la fatigue, une humeur dépressive et une certaine irritabilité ;
- Le corps : certains symptômes peuvent apparaître comme des bouffées de chaleur, de la transpiration, une augmentation de la taille de la poitrine, une perte de poils, etc.
Attention : un taux de testostérone bas n’indique pas à lui seul une andropause. Une baisse de ce taux est tout à fait normale avec l’âge, mais quand elle est associée à des symptômes spécifiques on peut alors penser à une andropause.
Que faire face aux symptômes de l’andropause ?
A la suite de prises de sang et lorsque le diagnostic est posé, certaines solutions peuvent être mises en place. Si le manque en testostérone n’est pas très important et s’il est récent, alors on va d’abord prendre en charge les symptômes qui posent problèmes. Le cas échéant, le médecin pourra proposer une hormonothérapie substitutive, c’est-à-dire un traitement de remplacement à base de testostérone, très souvent à vie. Il existe deux possibilités :
- Un gel à application quotidienne sur la peau, qui n’est pas remboursé ;
- Une injection intramusculaire à faire toutes les deux à trois semaines, qui est remboursée.
Le traitement est proposé et adapté en fonction du patient et de ses particularités.
D’autre part, du fait de la carence en testostérone, une hygiène de vie saine doit être respectée avec la pratique d’une activité physique régulière, une alimentation saine, etc.
A qui en parler ?
Lorsque vous suspectez une andropause, il est important d’en parler avec votre médecin pour poser un diagnostic. Il vous orientera ensuite, si nécessaire, vers une personne plus spécialisée.
Si vous vous posez des questions, vous pouvez faire appel aux écoutants et écoutantes de Sexualités Info Santé par téléphone, livechat ou mail.