Saint-Ouen adopte le congé menstruel

Saint-Ouen, au nord de Paris, est la première ville en France a instauré un congé menstruel pour les personnes souffrant de règles douloureuses. Cette mesure existe dans d’autres pays comme au Japon depuis 1947 ou en Espagne depuis février 2022.
« Chaque femme victime de règles douloureuses incapacitantes ou vivant avec l’endométriose pourra bénéficier de deux jours de congé », a annoncé, le maire de Saint-Ouen-sur-Seine, lundi 27 mars 2023.
« Les femmes représentent 50% de la population et la moitié d’entre elles souffre de règles douloureuses ou de règles incapacitantes. À Saint-Ouen, nous avons 2 000 agents, dont 1 200 femmes. Ce qui signifie statistiquement que nous avons entre 500 et 600 femmes victimes de règles douloureuses. On ne pouvait pas ne rien faire », a précisé Karim Bouamrane à France Info.
Concrètement, les personnes concernées de la ville auront la possibilité de poser jusqu’à deux journées de congés par mois, d’aménager leur emploi du temps ou de travailler à leur domicile, sans qu’aucune journée de carence ne leur soit décomptée. Pour cela, il suffira d’un certificat médical attestant une fois pour toute de la maladie ou de règles douloureuses.
Pour le maire de Saint-Ouen, il faut « qu’on cesse cette souffrance en silence, voire ce déni de souffrance pour une bonne partie des femmes. »
Si la ville de Saint-Ouen est la première à instaurer en France un congé menstruel pour les employées municipales souffrant de règles douloureuses ou d’endométriose, une entreprise située à Labège dans le Sud-Ouest, a également adopté cette mesure. Chaque personne a la possibilité tous les mois de poser une journée de congé payé ou de télétravail menstruel si elle le désire avec anticipation ou pas et sans justificatif médical.
Réserve de mouvements féministes
Toutefois, le congé menstruel fait tiquer certaines associations féministes. Ophélie Latil, cofondatrice du collectif Georgette Sand, qualifie le congé menstruel de fausse bonne idée estimant qu’il s’agit « d’une mesurette qui occulte la nécessité d’une vision d’ensemble concernant la santé des femmes au travail, un chantier bien plus vaste ».
En février 2023, interrogée sur le sujet, Fabienne El Khoury, porte-parole de l’association Osez le féminisme, craignait « que les efforts de recherche médicale sur les douleurs liées aux règles ne soient pas encouragés par la création d’un congé menstruel ». Elle redoutait aussi que cette mesure « augmente le risque de discrimination à l’embauche », et pèse aussi sur les conditions de vie en entreprise. L’association pense que « ça peut éventuellement augmenter certains types de harcèlement, alors qu’une femme sur trois est déjà harcelée au travail ».
Sources : France Info, Le Monde, AFP
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